L’une des plus grandes mutations que la Basse-Bretagne a connues au XXe siècle est le changement de langue. Jusqu’aux années 1950-1960, la principale langue familiale dans les campagnes était le breton, que tous connaissaient et transmettaient de génération en génération. Quelques décennies plus tard, il n’est plus parlé quotidiennement que par quelques dizaines de milliers, voire quelques milliers de personnes. Comment une langue autrefois florissante a-t-elle pu décliner aussi vite ? Quel a été le rôle de l’école et de méthodes comme celle du « symbole », un objet stigmatisant dont on affublait les enfants qui commettaient la « faute » de s’exprimer dans leur propre langue ? Et quelles conséquences ces pratiques vexatoires et parfois violentes ont-t-elle eues là où elles étaient en usage, dans les différentes régions de l’Hexagone, mais également dans beaucoup de pays européens, au Japon, et jusqu’aux anciennes colonies d’Afrique subsaharienne ?
Historienne de formation, Rozenn Milin est titulaire d’un doctorat en sociologie. L’essentiel de sa carrière professionnelle s’est déroulé dans les médias, à la radio, puis à la télévision. Elle devient présidente du Conseil culturel de Bretagne en janvier 2023.