Eaux de toilette, lotions, savons, pommades, huiles, poudre de riz… Ce livre retrace les débuts méconnus de la grande parfumerie française, du mitan du XIXe siècle à la veille de la Première Guerre mondiale.
Entre chimie et commerce, entre mode et hygiène, entre industrie de consommation courante et industrie de luxe, durant ces quelques décennies cruciales, la parfumerie s’affirme et s’affiche au cœur de l’économie, jusqu’à être adulée, en 1900, lors de l’Exposition Universelle, comme un des fleurons du bon goût français, unanimement saluée pour sa qualité et son raffinement.
Grâce à un fonds important d’archives inédites, cette industrie dynamique est saisie à partir de ses acteurs, parfumeurs, fabricants, fournisseurs, qui savent habilement jouer du produit et de son conditionnement, pour les charger d’un prestige considérable. Dépôts des marques, dessins et modèles de fabrique, captation du consommateur : tout est fait pour répandre les usages de la toilette et de la beauté, et donc l’achat de cosmétiques, afin de séduire une clientèle de plus en plus vaste, avant tout urbaine et féminine.
Un important dossier iconographique, lui aussi inédit, composé de multiples archives-objets – étiquettes, modèles de savon, flacons de verre, boîtes en carton, calques et dessins de fabrique – illustre et éclaire l’extraordinaire inventivité de cette industrie du luxe et du demi-luxe, qui conquiert une place de premier choix dans l’économie française et invente, d’une certaine manière, la société de consommation.