Après Proustites (P.O.L) et Petits proustillants (PUF), et pour le centenaire de la publication de Du côté de chez Swann, le narrateur-proustien reprend du service, pour un cycle d’historiettes ou de saynètes au nombre, érotiquement connoté, de 69 : kamasutra littéraire, dialectique fécondante de l’incomparable auteur de la Recherche et de celui de ce livre léger et singulier.
69 « additifs » à la Recherche, car un additif modifie les propriétés d’une substance.
69 mots, alphabétiquement distribués, comme autant de déclics de ces petites fictions où règne l’imagination en folie du jeune héros-narrateur. La plupart (54) sont des Métamots (« = mot qui a subi une transformation »), mais même quand les mots sont réels, les décoiffantes définitions chapeautant les textes sont fictives.
Le plus souvent basé à « Balbeach » (Grand-Hôtel et la fameuse « digue »), notre héros se débat (Éros + Thanatos) dans un triangle féminin dont les trois pointes sont : maman, ma grand-mère, Titine (l’ex-Albertine). Pour ne rien arranger, son désir peut aller du côté de l’hétéro- ou de l’homosexualité (Barbaqueroom, Bégayer, Bipède, Pinacothèque). Et puis il voudrait tant… écrire ! (Chalumot, Vacuhomme, Révolverbe, Dicotine). Passeront aussi quelques figures connues : Swann (Loverdose), Charlus (Aquaduc), et emblématique tripatouilleur de mots, le bouffon directeur du Grand-Hôtel (Dilsexy).
Enfin, après beaucoup d’aventures, notre narrateur-acteur conclura à sa radicale étrangeté (Zigomars), comme celle qui structure et colore ce livre, si son ancrage ou son encrage ne devait permettre à l’œil du lecteur d’accommoder.