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PIERRE BRUNEL Arthur Rimbaud ou l’éclatant désastre

Pierre Brunel, réfléchissant sur l’œuvre d’Arthur Rimbaud à partir de ce que Maurice Blanchot a appelé dans un livre de 1980 L’écriture du désastre, a voulu faire apparaître dans toute sa diversité et sa splendeur une progression et une diversité qui ne conduit nullement à un échec, mais à ce qu’il a appelé un « éclatant désastre ». Au-delà des mutations, des ruptures, des souffrances, l’évolution poétique de Rimbaud, de 1870 à 1875, l’a conduit d’une ambition encore parnassienne à une ambition démiurgique qui culmine, même s’il lui arrive de se briser, dans les Illuminations.

Nouvelle édition revue et corrigée

Première édition dans la collection « Champ poétique » (1983)

Biographie

Né en Charente, le 17 juillet 1939, dans une famille d’instituteurs, Pierre Brunel est entré à l’École normale supérieure, en 1958, et a été reçu premier, en 1962, à l’agrégation de lettres classiques. Il a soutenu, en mars 1970, ses deux thèses pour le doctorat d’État (L’Orientation britannique chez Paul Claudel, et Edition critique de son drame « américain », L‘Échange) devant un jury réuni par la Faculté des lettres de Paris où il était assistant depuis 1965. Élu en juin 1970 sur un poste de professeur de littérature comparée à la Sorbonne, il a choisi l’université Paris IV à la rentrée suivante. Il y a exercé cette fonction d’octobre 1970 à septembre 2008, fondant en 1981 le Centre de recherche en littérature comparée, et dirigeant, de 1982 à 1989, l’UFR de littérature française. De 2001 à 2008, il a été vice-président du conseil d’administration de l’université Paris IV − Paris-Sorbonne. Il a bénéficié de deux mandats successifs (1995-2000, 2000-2005) à l’Institut universitaire de France (membre senior). Professeur émérite, il a fait soutenir, en octobre 2014, la dernière des nombreuses thèses de doctorat (plus d’une centaine) inscrites sous sa direction, et il continue d’assurer la direction pédagogique des Cours de civilisation française de la Sorbonne (formation des étudiants étrangers, ouverture sur la francophonie).
Il a été professeur invité dans plusieurs universités étrangères (dont Berne, Buenos Aires, Ottawa, Tel Aviv, Tokyo) et fait docteur honoris causa des universités de Bâle, Thessalonique et Turin.
Il est officier de la Légion d’honneur, officier de l’Ordre national du Mérite, commandeur des Palmes académiques. L’Académie des sciences morales et politiques lui a décerné, en 2008, le prix Pierre-Georges Castex pour l’ensemble de son œuvre.
Son travail, essentiellement littéraire, l’a conduit de l’Antiquité gréco-latine (étude des grands mythes littéraires) au seuil du XXIe siècle (Où va la littérature
française aujourd’hui ?
, Vuibert, 2002). La réflexion sur morale et politique est présente dans ses essais, de L’État et le Souverain (SEDES, 1978) à son petit livre sur Socrate (Figures et Plumes, 2008) et à ses recherches en cours sur Rimbaud et la guerre ou sur les romans de la Première Guerre mondiale couronnés par le prix Goncourt.
Les éditions, et en particulier les éditions critiques, occupent une place importante dans les volumes qu’il a dirigés, comme le tome I des Œuvres complètes d’André Malraux (« Bibliothèque de la Pléiade », 1989) ou les Œuvres poétiques complètes de Léopold Sédar Senghor (éditions du CNRS, 2008), et dans
ses travaux personnels, dont les Œuvres complètes de Rimbaud (« Pochothèque », 1999) ou la révélation du manuscrit retrouvé de Cellulairement de Verlaine (« Poésie/Gallimard », 2013).
Auteur d’un essai intitulé Mythopoétique des genres (PUF, 2003), Pierre Brunel a
évolué sensiblement de l’étude du théâtre (Claudel et Shakespeare, Armand Colin, 1971) à celle du roman (travaux, entre autres, sur Lesage, Stendhal, Balzac, Léon Bloy, Huysmans, Maupassant, Jules Renard, mais aussi, plus récemment, Michel Butor, et, parmi les écrivains étrangers, Cervantès et Don Quichotte, Kafka, Borges, Italo Calvino) et à celle de la poésie (Hugo, Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, Mallarmé, Yves Bonnefoy, Philippe Jaccottet).
Pierre Brunel est, actuellement, l’un des trois directeurs de la Revue de littérature comparée. Après avoir publié plusieurs livres sur cette discipline, dont plusieurs
ont été traduits à l’étranger, il dirige un ouvrage collectif en deux tomes, Mémoires de la littérature comparée, dont le premier envisage ce qui était officiellement appelé « littérature étrangère » au XIXe siècle. Le second volume
envisage la littérature comparée proprement dite, au début du XXe siècle, de Fernand Baldensperger, à l’ouverture des années soixante (littérature générale, littérature européenne, littérature universelle). Il prépare également un essai, Le
comparatisme est-il un humanisme ?
.
Cette ouverture, pour Pierre Brunel, est aussi une ouverture sur les arts, la musique (il a publié un livre sur Bellini et deux livres sur Chopin), les beaux-arts (Pèlerinage à Cythère, éditions Hermann, 2013), le cinéma, la philosophie (il a écrit sur Nietzsche et les poètes français et sur le problème posé par la relation entre folie et création).
Il a été directeur de plusieurs collections, dont « La Salamandre » à l’Imprimerie
nationale (une cinquantaine de volume parus).

Arthur Rimbaud – Pierre Brunel 2018