C’est un livre né de l’empreinte laissée chez une femme par un problème de santé résolu que sa fille vient de traverser (une tumeur bénigne logée dans la parotide). Un livre qui pose la question de la durée de vie, de l’insignifiance de la beauté, de l’importance de la beauté, du temps. La fiction se mêle à l’expérience, les souvenirs de lecture à la réalité en tant que telle. On se demande ce qu’est un visage, le rôle d’un vêtement, quoi faire de la peur et comment appréhender le corps d’un enfant grand. Il y a la distance mère-enfant sans cesse parcourue, la réaffirmation de ce lien étrange, toujours inédit, mis à l’épreuve le temps d’un huit-clos, dans une situation de mise au monde. C’est un livre qui tente d’établir entre soi et le monde un rapport juste, et qui remet aussi en jeu les certitudes, la force échangée entre les générations. Il y a le rire, la légèreté, il y a la gracieuse liberté.
Illustration couverture Valérie Belin.