L’image de Marseille est en pleine mutation depuis la requalification du quartier du port, dont le Mucem est le plus connu des emblèmes. Mais dans le même temps persiste sa représentation en ville dangereuse et violente, bastion du crime organisé. L’actualité sans cesse renouvelée des trafics et des règlements de comptes maintient vivace une réputation d’exception criminelle qui a une histoire. C’est le but de ce livre que de la retrouver. En remontant à la première moitié du XIXe siècle, il est rappelé que cette réputation n’est pas un invariant, car alors elle n’existait pas. Celle-ci s’est construite entre les années 1880 et 1930, à la rencontre des transformations de l’économie criminelle et des recompositions tant de l’imaginaire criminel que de celui de la nation.
Laurence Montel est Maîtresse de conférences à l’Université de Poitiers.