Déchet, rebut, rien… ces notions fondamentales s’offrent comme objets dans des champs spécifiques du savoir, technologique, anthropologique et philosophique. Au déchet, on associe volontiers le procès technologique mis en œuvre dans les filières de production industrielle où il est question de sa gestion et de son traitement. Au rebut, des approches anthropologiques mettant en exergue les perceptions et représentations de la pollution, de la souillure, des nuisances et le rapport que nous entretenons avec les matières déchues ou inutiles, ici comme ailleurs. Au rien, la dimension philosophique, épistémologique, voire métaphysique, s’appuyant sur l’idée de corruption et sur la problématique de dissolution de la matière, physique ou biologique, des choses aux humains. Cette triade est cernée de façon globale afin d’en mesurer les problématiques, les approches et les enjeux. Cependant une telle tripartition ne saurait être réduite à une répartition mécanique et sans recoupements: il s’agit au contraire d’insuffler un courant pluridisciplinaire dont la philosophie constitue le lieu géométrique opérant un brassage de plusieurs savoirs autour d’un enjeu fondamental.
Textes de J.-C. Beaune, E. Bernardel-Van Staëvel, G. Bertolini, P. Billet, F. Dagognet, J.-P. Filiod, J. Gayon, J. Gouhier, C. Harpet, D. Lesbet, J.-P. Mourey, A. Navarro, D. Parrochia, A. Tauveron, F. Zonabend.