Trois interrogations que nous jugeons essentielles sont examinées dans ce livre.
D’abord il va être question de la constitution d’un langage – la nomenclature chimique –, un langage dont les mots veulent, doivent exprimer la nature des corps ainsi désignés. Il ne s’agit plus d’une étiquette, mais joue la correspondance « voco-structurale».
Problème voisin : comment représenter par une figure l’architecture même de substances complexes ? Pourra-t-on, à l’aide de quelques lignes, donner à voir et à penser l’organisation de telle ou telle substance ?
Enfin, – les chimistes, mis en présence d’une multitude de composés qui ne cesse de croître, doivent les répartir de telle façon que les plus proches soient réunis et les différents nettement séparés. Et chacun sait que Mendeleïev réussira cette distribution exemplaire, elle-même source de nouvelles découvertes.
Bref, le mot, la figure, la fresque nous retiennent, les chimistes ayant inventé une discipline à la fois linguistique, iconique et topographique.