Le cri du Lézard se veut la suite de Sortir (Champ Vallon, 2017). Une brève méditation sur le sort du lézard voué, en raison du changement climatique, à disparaître dans un cri silencieux, ouvre le livre. Quand il crie, ouvrant large la gueule, le lézard ne fait retentir aucun son (seul animal dans cette situation), quelles que soient les souffrances qu’il endure. En cela il constitue une métaphore de la voix de poésie qui, quand bien même sonore, est devenu inaudible dans notre société et semble en voie de disparition. Pourtant, malgré ce constat initial, d’un monde défait, marqué par la destruction et la mort, une terre à venir est possible: une « re-naissance » ouverte au monde.
Benoît Conort a reçu en 1988 le Prix Fénéon et le Prix Francis Jammes pour Pour une île à venir (Gallimard), en 1992 le Prix Tristan-Tzara pour Au-delà des cercles (Gallimard), et en 1999 le Prix Mallarmé pour Main de nuit (Champ Vallon).