Chargés des décors nécessaires aux transformations de l’espace curial qu’impliquait la mise en scène du cérémonial royal, les Menus Plaisirs du Roi intervenaient aussi bien dans l’organisation du lever du roi, des divertissements de la cour, des cérémonies dynastiques que des rituels d’État. Sous la direction des Premiers Gentilshommes de la Chambre, dont ils étaient les officiers de finances, leurs administrateurs participaient également à l’exercice de la tutelle monarchique sur la Comédie-Française et la Comédie-Italienne. Les Menus Plaisirs se trouvaient donc à la fois placés au service du roi et au service du public. C’est pourquoi cette institution constitue un terrain privilégié pour explorer les modalités de l’administration de la cour, dont l’existence était inhérente au système de représentation de la personne royale et à la nature de l’État monarchique. L’ouvrage s’inscrit ainsi dans le renouvellement de l’histoire politique et culturelle de l’État moderne. Au-delà des idées reçues sur l’espace curial, il prend non seulement ce dernier comme un observatoire de la culture politique propre à l’Ancien Régime, mais en révèle les paradoxales dynamiques au temps des Lumières. Au cœur d’un spectacle monarchique où les représentations lyriques et dramatiques un rôle croissant, les artisans du cérémonial qu’étaient les Menus Plaisirs deviennent en effet au XVIIe siècle les maîtres d’œuvre d’une action publique en faveur du théâtre.