Les sourds, au XVIIIe siècle, menaient une vie semblable à celles des entendants-parlants de leur condition et la langue des signes qu’ils utilisaient ne semblait pas un obstacle insurmontable. Mais les érudits et les savants des Lumières voulant sortir les « muets » des « ténèbres » et les faire bénéficier des bienfaits de la civilisation favorisèrent l’institution des sourds, généralisant du même coup l’usage des signes manuels ou des « signes » méthodiques de l’abbé de l’Épée. Comment ces signes furent-ils accueillis par les sourds? Pour quelles raisons
les entendants-parlants imposèrent-ils au cours du XIXe siècle l’apprentissage de la langue française parlée comme unique critère du bien-être et de l’utilité sociale des « sourds-muets » ?