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Hervé | DRÉVILLON

Bayard, d’Artagnan, le chevalier d’Éon ; ces figures de bretteurs racontent des histoires différentes, mais néanmoins reliées entre elles par le fil d’une lame. Le chevalier, le duelliste et l’escrimeur sont autant d’archétypes qui révèlent qu’à l’époque moderne l’épée est une culture que ce livre entreprend d’explorer dans tous ses aspects : du geste de l’escrimeur aux valeurs qui lui sont associées. C’est en effet à partir de la Renaissance que les techniques de l’escrime deviennent un art guidé par des principes savants et moraux. L’analyse des valeurs impliquées dans cet art permet aussi de suivre l’évolution des idéaux de la noblesse qui fait de l’épée le vecteur de son identité.
Il ne faudrait, toutefois, pas oublier que l’art de vivre l’épée à la main reste, de part en part, un art de tuer. À une époque où le port d’une arme blanche est une pratique courante, l’escrime civile et civilisée ne saurait occulter les cadavres abandonnés par les innombrables duellistes. C’est pourquoi l’histoire de l’épée est aussi une histoire de la violence et de l’inaltérable fascination qu’elle exerce. Pour le découvrir, il faut alors plonger dans les archives d’une justice souvent prompte à occulter ce crime qui trouble l’image d’un roi absolument maître de ses sujets. Une autre vision du rapport entre violence et civilisation se dessine de cette façon.

Pascal Brioist est professeur à l’Université de Tours.
Hervé Drévillon et Pierre Serna sont professeurs d’histoire à l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne.

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Le thème central de ce travail est la disqualification de l’astrologie au XVIe siècle. Alors que, traditionnellement, cette disqualification est expliquée par les effets conjugués de la révolution scientifique et de la Contre-Réforme, l’auteur cherche à montrer que ce n’est pas tant le savoir que la littérature astrologique qui a été visé. Déplaçant ainsi la problématique, il relève l’importance des raisons sociales et politiques qui marginalisent cette science que la Renaissance adorait et qui n’a jamais été véritablement réfutée par la science du XVIIe siècle.

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Lire et écrire l’avenir
L’astrologie dans la France du Grand Siècle
XIIIe-XVe siècle
Le sommaire

Introduction

Première partie
ENTRE CROYANCE ET SUSPICION (1610-1649)
Chapitre 1:
L’astrologie confrontée
aux «grandes lumières philosophiques»

Ptolémée, Copernic ou Tycho Brahé?
Le défi de l’expérience
Astrologie naturelle ou judiciaire?
L’emprise du surnaturel
Une légitimité nouvelle?

Chapitre 2:
«N’écoutez point les paroles des prophètes…»

Le conflit sans fin des traditions
Faux prophètes et diableries
Les dangers d’une «science sociale exacte»
Les jésuites, l’astrologie et le libre-arbitre
L’impunité des astrologues

Chapitre 3:
Jeux de mots, jeux de faux

L’apocalypse maintenant
Le faux et ses usages
Du jeu de mots à la «Fronde des mots»
De la parodie à la prophétie
«Donner aux hommes sujet de parler»

Chapitre 4:
Le face-à-face du roi et du soleil

La censure et ses effets
Prédire et mal dire: les affaires Morgard et Senelles (1614, 1631)
Le soleil, prisonnier de ses propriétés
Campanella ou le bon usage de l’astrologie

Deuxième partie
LE TEMPS DU PARTAGE:
HOROSCOPES MONDAINS
ET LIVRES POPULAIRES (1648-1665)

Chapitre 5:
L’astrologie ou la Fronde des sots

Un prétexte de la Fronde
L’ordre naturel contre le désordre des mots
L’éclipse de 1654 ou l’histoire d’un «ridicule manuscrit
qui a effrayé presque tout Paris»
La révolte des savants contre les «sots discours»

Chapitre 6:
La déchéance de l’almanach

De nouvelles pratiques éditoriales
L’almanach et la culture populaire
De l’usage au statut

Chapitre 7:
L’avenir incertain de l’astrologie savante

L’ingratitude du Ciel envers Jean-Baptiste Morin
L’astrologie mondaine du marquis de Vilennes et du comte de Pagan

Troisième partie
L’ART D’ABUSER LES «ESPRITS FAIBLES»
(1666-1715)

Chapitre 8:
Le retour des comètes ou les révolutions d’un signe

Splendeurs et misères de la science des influences
«Les prodiges sont comme les voix de la divinité»
La révolution de Port-Royal: le langage comme représentation
«Les comètes se font sans miracle»

Chapitre 9:
Doutes publics et croyances privées

1672 et 1688: Nostradamus s’en va-t-en guerre
Jurieu ou la difficulté d’être prophète en son pays
La République des Lettres à l’assaut de l’astrologie
Richelieu, le ministre crédule
Primi Visconti, un astrologue incrédule à la cour de Louis XIV

Chapitre 10:
Un «crime public»

Superstition, édition et sédition
Le grand secret des astrologues
Nec pluribus impar: l’incomparable soleil royal

Conclusion
Bibliographie

Bayard, d’Artagnan, le chevalier d’Éon ; ses figures de bretteurs racontent des histoires différentes, mais néanmoins reliées entre elles par le fil d’une lame. Le chevalier, le duelliste et l’escrimeur sont autant d’archétypes qui révèlent qu’à l’époque moderne, l’épée est une culture que ce livre entreprend d’explorer dans tous ses aspects : du geste de l’escrimeur aux valeurs qui lui sont associées. C’est en effet à partir de la Renaissance que les techniques de l’escrime deviennent un art guidé par des principes savants et moraux. L’analyse des valeurs impliquées dans cet art permet aussi de suivre l’évolution des idéaux de la noblesse qui fait de l’épée le vecteur de son identité.
Il ne faudrait, toutefois, pas oublier que l’art de vivre l’épée à la main reste, de part en part, un art de tuer. À une époque où le port d’une arme blanche est une pratique courante, l’escrime civile et civilisée ne saurait occulter les cadavres abandonnés par les innombrables duellistes. C’est pourquoi, l’histoire de l’épée est aussi une histoire de la violence et de l’inaltérable fascination qu’elle exerce. Pour le découvrir, il faut alors plonger dans les archives d’une justice souvent prompte à occulter ce crime qui trouble l’image d’un roi absolument maître de ses sujets. Une autre vision du rapport entre violence et civilisation se dessine de cette façon.
S’il est souvent admis que la violence est le contraire de la civilisation, on découvre que l’escrime et ses pratiques meurtrières alimentent une véritable civilisation de la violence, c’est-à-dire une culture, un art, un savoir mis au service de l’homicide. Oublions un instant le roman de cape et d’épée et ses duellistes aimables et bavards pour considérer la brutalité de ceux qui, dans le silence des petits matins, règlent leur compte l’arme à la main. L’époque moderne se révèle alors sous un autre jour, grâce à l’archéologie du geste de l’escrimeur, restitué dans toute sa technicité, dans toute sa férocité. C’est ainsi que l’épée peut faire l’objet d’une véritable histoire totale, attentive aux objets, aux gestes, aux pratiques sociales et aux courants intellectuels de la Renaissance aux Lumières.

Pascal Brioist est maître de conférences à l’Université de Tours.
Hervé Drévillon et Pierre Serna sont tous deux maîtres de conférences à Paris-I. Le premier a publié Lire et écrire l’avenir. L’astrologie dans la France du Grand Siècle (1610-1715) (Champ Vallon, 1996); le second, Antonelle, aristocrate révolutionnaire (1747-1817) (Éditions du Félin, 1997).

Bayard, d’Artagnan, le chevalier d’Éon ; ses figures de bretteurs racontent des histoires différentes, mais néanmoins reliées entre elles par le fil d’une lame. Le chevalier, le duelliste et l’escrimeur sont autant d’archétypes qui révèlent qu’à l’époque moderne, l’épée est une culture que ce livre entreprend d’explorer dans tous ses aspects : du geste de l’escrimeur aux valeurs qui lui sont associées. C’est en effet à partir de la Renaissance que les techniques de l’escrime deviennent un art guidé par des principes savants et moraux. L’analyse des valeurs impliquées dans cet art permet aussi de suivre l’évolution des idéaux de la noblesse qui fait de l’épée le vecteur de son identité.
Il ne faudrait, toutefois, pas oublier que l’art de vivre l’épée à la main reste, de part en part, un art de tuer. À une époque où le port d’une arme blanche est une pratique courante, l’escrime civile et civilisée ne saurait occulter les cadavres abandonnés par les innombrables duellistes. C’est pourquoi, l’histoire de l’épée est aussi une histoire de la violence et de l’inaltérable fascination qu’elle exerce. Pour le découvrir, il faut alors plonger dans les archives d’une justice souvent prompte à occulter ce crime qui trouble l’image d’un roi absolument maître de ses sujets. Une autre vision du rapport entre violence et civilisation se dessine de cette façon.
S’il est souvent admis que la violence est le contraire de la civilisation, on découvre que l’escrime et ses pratiques meurtrières alimentent une véritable civilisation de la violence, c’est-à-dire une culture, un art, un savoir mis au service de l’homicide. Oublions un instant le roman de cape et d’épée et ses duellistes aimables et bavards pour considérer la brutalité de ceux qui, dans le silence des petits matins, règlent leur compte l’arme à la main. L’époque moderne se révèle alors sous un autre jour, grâce à l’archéologie du geste de l’escrimeur, restitué dans toute sa technicité, dans toute sa férocité. C’est ainsi que l’épée peut faire l’objet d’une véritable histoire totale, attentive aux objets, aux gestes, aux pratiques sociales et aux courants intellectuels de la Renaissance aux Lumières.

Pascal Brioist est maître de conférences à l’Université de Tours.
Hervé Drévillon et Pierre Serna sont tous deux maîtres de conférences à Paris-I. Le premier a publié Lire et écrire l’avenir. L’astrologie dans la France du Grand Siècle (1610-1715) (Champ Vallon, 1996); le second, Antonelle, aristocrate révolutionnaire (1747-1817) (Éditions du Félin, 1997).

Réédité en 2002, collection Les Classiques