À travers un regard porté sur la littérature et sur l’anthropologie psychanalytique, Gérard Danou interroge une pratique médicale en apparence désincarnée et désexualisée. La médecine scientifique morcelle le corps souffrant et lui ôte la parole. Le malade est un corps en attente. Il demande un médecin, on lui donne une médecine. L’écrivain, autrefois traversé par divers fantasmes (la «plique polonaise» ou maladie des cheveux chez Balzac, la fièvre chez Thomas Mann), aujourd’hui soumis parfois à l’épreuve de la maladie, prend la parole et la restitue simultanément à tous les pestiférés. Une large place est ici offerte à l’écrivain médecin: au fil de sa double vie, comme médecin il veut guérir le malade, comme écrivain c’est de lui-même qu’il prend soin.