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Daniel | PARROCHIA

Contrairement aux apparence, le présent livre ne relève pas de ce qu’on appelle outre-Atlantique les « gender studies », ou études de genre. Le problème du masculin comme celui de la différence sexuelle y est posé et traité philosophiquement, comme un problème métaphysique à part entière, non comme une question engageant seulement les sciences humaines (sociologie, linguistique, etc.) ou les rapports du biologique au cognitif.
C’est sur un plan spéculatif, encore plus qu’historique, que la question est abordée ici et qu’on montre comment naît et meurt le modèle standard (patriarcal, hétérosexuel…), comment néanmoins on peut s’élever de la biologie à la culture, sans que cette dernière se décalque forcément sur la première, comment, enfin, au-delà des lois de l’économie et de l’insistance d’un lourd invariant structural (les fonctions masculines traditionnelles au sein des sociétés indo-européennes), pourrait s’envisager une libération du masculin et une nouvelle métaphysique du couple – une autre masculinité.

Daniel Parrochia est professeur de logique et de philosophie des sciences à l’Université Jean-Moulin-Lyon-III.

Inventer le masculin (Daniel Parrochia – 2013)

Malgré l’accroissement massif de nos connaissances, y compris dans les domaines de la sécurité et de la fiabilité des systèmes, nous continuons de vivre aujourd’hui dans un monde changeant, qui connaît le risque, la menace et l’aléa – l’intensification des communications, mais aussi celle du «bruit».
Au surplus, la complexité des sociétés technologiques avancées, le phénomène économique de la dernière «mondialisation», la situation internationale issue de la fin de la guerre froide et ses nombreux effets «pervers» (décomposition des blocs, multiplication des États, guerres périphériques…) nous amènent à devoir affronter désormais de façon assez régulière le surgissement de l’irrégulier, autrement dit, le phénomène des crises.
Cet ouvrage, qui en analyse différentes formes (mutations métaphysiques, crises psychologiques, sociales, économiques, stratégiques, défaillances technologiques ou ruptures scientifiques), essaie aussi d’en construire des modèles, à la fois qualitatifs et quantitatifs.
Il tente de relever ce nouveau défi posé à la rationalité, et qui la pousse à ses limites, sinon au paradoxe: repérer des «signaux faibles», prévoir l’imprévisible, gérer l’ingérable, maîtriser le chaos: en bref, construire – si c’est possible – une véritable «logique des crises».

Daniel Parrochia est professeur de logique et de philosophie des sciences à l’Université Jean-Moulin-Lyon-III.

La musique, en tout cas la classique – nous ne le cachons pas –, est morte. Tout comme l’art – en tout cas l’art classique – est mort. Mais il y a plusieurs manières de mourir pour l’art – et donc pour la musique. L’une est de se voir progressivement substituer son propre négatif autodérisoire, dont la fonction (ludico-critique) est alors d’exhiber ce que nous ne voulons ni voir ni entendre. L’autre est de mourir à la mode hégélienne, celle qui consiste à se conserver tout en se dépassant, c’est-à-dire à se «sublimer».
Toutefois, une exception se fait jour. À côté des dérélictions faciles et de la sublimation diffuse et partout répandue qui fait de l’art d’aujourd’hui un «art à l’état gazeux», il est encore permis de trouver dans la musique, si l’on peut ainsi s’exprimer, un noyau solide : les œuvres majeures du xxe siècle – celles qui relèvent du «nouvel esprit musical» – pointent en direction d’une théorie axiomatique des espaces sonores, dont les chercheurs explorent des modèles possibles. L’existence de cette musique «nouménale» nous a semblé pouvoir inspirer une nouvelle philosophie.
Car, si l’art (classique) est mort, la philosophie (traditionnelle) ne peut pas vivre encore bien longtemps, sinon de cette vie de mort-vivant qui est celle de l’art (classique). Nous lui avons cherché un avenir plus heureux, qui la fît échapper à la pétrification muséale comme à la dégénérescence communicationnelle.
Mais dans une époque où, pour parler le langage du xixe siècle, la participation de l’activité de l’individu à l’«œuvre totale de l’esprit» s’est désormais réduite à rien ou presque, nous ne pouvons guère nous bercer d’illusions. La philosophie, aujourd’hui délocalisée (à l’image des entreprises multinationales et des produits esthétisés qu’elles fabriquent), est probablement déjà, elle aussi, à l’état gazeux. Nous avons tenté, très modestement, de refroidir si peu que ce soit cette transparente vapeur, d’amorcer, si possible, une légère recondensation.

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Philosophie et musique contemporaine
Le sommaire
SOMMAIRE
Introduction

1
Naissance et destruction d’un espace sonore

Les bases de l’espace musical européent:
Gamme, mode, échelle
De la fin des anciens modes à la naissance du système tonal
Des instruments à la voix
Naissance de la polyphonie vocale
Polyphonie instrumentale et révolution copernicienne
La tonalité, du classicisme au romantisme
La destruction de l’espace sonore européen

2
L’extension de la notion de musique

Schönberg et la naissance du dodécaphonisme
La révolution sérielle
Le sérialisme généralisé
L’électro-acoustque: étude des bruits et synthèse des sons

3
Langages musicaux: modèles formels et informels

La réflexion scientifique sur la musique
Quelques théories dissidentes
Réforme et extension du système tonal: Paul Hindemith
Sur quelques innovations de Henry Cowel: clusters, piano
frotté et œuvres ouvertes
Harry Partch: micro-tonalité, tonalité juste
et nouveaux instruments
Le système de Schillinger
Des musiciens contestataires (1):
Le recours au hasard empirique: de Cage à Stockhausen
Des musiciens contestataires (2):
Xénakis ou la maîtrise de l’aléatoire
Vers une axiomatisation de la musique:
la semi-formalisation de Pierre Boulez
Le complexe des hauteurs
Le complexe des durées
La dynamique et le timbre
La notion d’«espace sonore»
Vers une mathématisation de la musique

4
Musique et Nature

Nature et musique: Brève histoire
La notion de «paysage sonore»: de la musique à la géographie
Bruits naturels, signaux sonores, musiques
Bruits d’animaux (1): mammifères marins
Bruits d’animaux (2): animaux terrestres,
insectes, murmures des éléments
Bruits d’animaux (3): Les chants d’oiseaux
Réflexion générale sur le naturalisme en musique

5
Les philosophes classiques de la musique

Musique du monde et musique de la pensée de Platon à Kepler
De Descartes à Rousseau (ou de la fin de l’harmonie cosmique à la
gloire de la mélodie)
Le Neveu de Rameau:
Gloire des passions et triomphe du simulacre
La musique dans l’histoire ou les limites du hegelianisme
La représentation de ce qui est sans représentation
Une décadence de la musique?

6
Les philosophies de la musique contemporaine

Le cas Adorno
Musique, mythe et langage chez Lévi-Strauss
Hugues Dufourt: la musique dans l’histoire de la culture

7
Incidences philosophiques de la musique d’aujourd’hui

Naissance du modèle de la systématicité philosophique:
de la musique grecque aux philosophies classiques
L’architecture leibnizienne et la doctrine de l’harmonie préétablie
Évolution du modèle classique
Au-delà de la totalité
Variations sur l’idée d’un système ouvert
Musique non tonale et philosophie
Pour un dépassement formel des conditions
de la systématicité classique
Esquisse d’architectoniques non classiques
Le premier exemple
Le second exemple
Vers un «programme d’Erlangen» musical-philosophique
Discussion
Conclusion
Conclusion
Bibliographie

 

L’aviation a un siècle, et le moins qu’on puisse dire est que la commémoration de l’événement s’est accompagnée jusqu’ici d’une certaine discrétion.
Le philosophe, éternel «rampant», est notamment resté muet.
Voler dans les airs, pourtant, n’est-ce pas l’une des victoires humaines les plus étonnantes?
Or pas un mot, pas un, pour célébrer l’inventeur des gouvernes, celui des aérofreins, le concepteur des tuyères thermopropulsives ou l’homme qui, le premier, franchit Mach 1.
Silence, également, sur les mystères de la navigation, l’organisation du trafic aérien, l’espace électromagnétique qui, pour notre plus grande sécurité, s’est progressivement superposé à l’espace réel. De ces réseaux de balises, de radiophares, de satellites, dont nous dépendons maintenant plus que jamais et qui préfigurent – harmonie post-établie – l’espace informationnel que nous habiterons demain, ne fallait-il pas, au moins, dire quelques mots?
C’est pour échapper au mutisme antitechnologique, autant qu’à l’aveuglement phobique qui l’accompagne, que nous avons écrit.
Délaissant le vol rêvé et les images de l’air, nous avons voulu entrer dans le monde réel de l’aéronautique, ses matières et ses moteurs, décrire la navigation, le pilotage, et jusqu’à la conception des avions modernes.
Nous prétendons tirer de là une philosophie de la technique. Et même, si possible, une philosophie tout court. Car la philosophie – la vraie – ne tombe pas du ciel. Elle ne résulte pas de l’inspiration shamanique de quelque supposé génie historico-mondial. Elle ne se déclame pas au café du commerce ou sur les médias, à grands renforts d’effets de manche. Elle se construit patiemment, au contact des mathématiques, des sciences de la nature et des techniques de l’ingénieur.

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L’homme volant:
Philosophie de l’aéronautique et des techniques de navigation
Le sommaire

Introduction 9

Première partie
NAISSANCE DE L’AVIATION

1
Les obstacles au vol 17

L’oiseau faussement incitateur? 18
Des obstacles épistémologiques en général 19
La double erreur aristotélicienne 20
L’obstacle de la mécanique classique 29
Le troisième obstacle au xixe siècle: ballons et dirigeables 36

2
Vers le vol réel 47

Les problèmes vus d’aujourd’hui 47
Les travaux sur le vol des oiseaux: impasses et succès 49
Les grands théoriciens: Cayley, Lilienthal, Chanute 58
Le vol artificiel réel: Les frères Wright 64
Les lois du vol 73
Réflexions finales sur la bionique
et les lois générales de l’aéronautique 77

3
L’invention de la terre 81

La «ligne» ou la nouvelle métaphysique de la mécanique 82
Piloter, exister 83
L’avion-organe et la nouvelle poiesis technicienne 87
Un nouvel instrument d’analyse 90
La «guerre» aérienne 93
Deuxième partie
les progrÈs techniques

4
MatiÈres et moteurs 97

Bois, toiles, vernis: à la recherche du temps perdu 97
L’évolution vers le métal 99
Fatigue des matériaux cellulaires et fiabilité 105
Sur quelques autres types de contraintes 108
Les progrès de la motorisation classique 110
Les principes des avions «à réaction» 115
Technologie du réacteur 119

5
Des lacs aux glaciers et du visible à l’invisible 126

1. L’hydraviation 126
Des débuts lents et difficiles 129
D’une guerre à l’autre 131
L’époque récente et les nouvelles missions des hydravions 136
2. La giraviation et le problème du décollage vertical 137
Brève histoire de l’hélicoptère 138
Théorie de l’hélicoptère 140
3. Planer: les ailes volantes 142

6
Vers Mach 1 149

1. De la dynamique des fluides à l’aérodynamique:
vers un rationalisme appliqué minimaliste 149
2. L’aérodynamique subsonique
(théorie des profils, théorie de l’aile, théorie des hélices) 154
3. Les dialectiques supersoniques 162
Troisième partie
NAVIGATION ET CIRCULATION
(De la navigation animale à la navigation humaine)

7
La navigation animale 177

Les principaux processus de navigation 177
Sur quelques solutions propres à la navigation animale 180
Les migrations d’oiseaux 183
Les ratés: dérives, erreurs de navigation,
égarements et empêchements divers 188
De la biologie à la philosophie 192

8
La navigation humaine 195

Le problème des longitudes 196
Navigation astronomique et droite des hauteurs 200
La navigation aérienne «à l’estime» 202
Les premiers systèmes de radionavigation 206
Le pilotage moderne: approches des aéroports
et atterrissage sans visibilité 211

9
De l’exploration à la surveillance
(lignes, circulations, espace) 213

Des premières routes aériennes aux débuts
de l’organisation et de la circulation 214
La bataille des lignes et des compagnies aériennes 217
Le problème de la saturation de l’espace aérien 221
L’organisation des aéroports
et le fonctionnement des tours de contrôle 225
De l’harmonie pré-établie à l’harmonie réalisée:
la coordination et ses aléas. Les problèmes de l’automatisation 230
L’aviation militaire et sportive:
le développement d’une nouvelle conscience de l’espace 234
Conclusion: pour une philosophie néoleibnizienne du trafic 238
Quatrième partie
L’AÉRONAUTIQUE ET SES ENSEIGNEMENTS PHILOSOPHIQUES

10
De la conception technologique en général 245

Technologie et nature: la fin d’une opposition? 246
La conception humaine 253
Esquisse d’une préhistoire de la conception 255
Les méthodologies implicites 258
La difficulté de saisir des constantes 262
Du travail en miettes
à la conception d’objets techniques intégrés 270

11
La pensée aéronautique, méthodes et objets 272

Le cadre politique général 273
Les grands projets aéronautiques civils de l’après-guerre 275
Les grands projets aéronautiques militaires 283
Comparaison entre la conception
dans les secteurs aéronautique et spatial 293

12
Vers un destin cosmique de l’humanité? 297

Les déplacements atmosphériques rapides
(la magnétohydrodynamique) 298
Les déplacements dans l’espace lointain 302
L’hypothèse des voyages dans le temps
et la maîtrise de la courbure spatio-temporelle de l’Univers 305

Conclusion
AU-DELÀ DE SAINT-EXUPÉRY 307

Bibliographie 311