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Anne-Emmanuelle | DEMARTINI

Un soir d’été de 1933, à Paris, Violette Nozière, âgée de 18 ans, empoisonne ses parents. Parricide, inceste, poison : le fait divers sensationnel, modelé par les médias, a tout d’une tragédie moderne. L’enquête tient en haleine une opinion que le crime hors-norme promène dans le logis ouvrier, sur les trottoirs de la capitale, parmi les femmes vénéneuses et les parents indignes, dans la jeunesse perdue et les élites pourries. Se dessine la « fleur du mal », sombre icône du conflit de générations dans une France en crise. Condamnée à mort, la criminelle sera graciée et finalement réhabilitée. Ce livre propose une manière de faire de l’histoire avec une affaire judiciaire, dépliée dans toutes ses dimensions. Jamais la micro-histoire n’aura autant révélé l’imaginaire social et sa dynamique.

Tragédie eschyléenne dans le Paris des années trente, drame de l’ascension sociale dans une famille ouvrière aspirant à la classe moyenne, forfait illustrant l’éternel danger des empoisonneuses hypocrites et cruelles, histoire édifiante de la chute d’une jeune fille émancipée qui transgressait les normes de la féminité, drame privé éclairant le conflit de générations dans une France vieillissante : autant de lectures qui ont conféré à Violette Nozière, née pendant la Grande Guerre, adolescente au temps des années folles, parricide aux sombres heures de la crise économique, une dimension symbolique ( « la fleur du mal de notre époque »).

Violette Nozière Demartini