«Ça va. On pourrait s’arrêter là. Tout y est. Ou bien continuer. Jusqu’à la fin. C’est quoi la fin? Ça ne nous regarde pas, au fond. Ça nous échappe. Jusqu’à aujourd’hui, j’ai continué. Ça ne veut pas dire que j’ai fini. Que je suis fini. On verra bien. On ne verra rien. Je ne verrai rien. Ça va. Qu’est-ce que ça cache ? Ce mensonge, rituel de silence sous le bavardage. Ça va !, qui est le titre d’un beau poème de Vladimir Maïakovski, exaltation de l’avenir, de la révolution. Loin de la politesse convenue dans l’expression, camouflant l’indifférence à autrui sous un rituel creux. Qu’est-ce qui m’a pris de faire ce livre ? Pensé à Flaubert, auquel je voue une admiration principale, dont pour une ligne «écrire un livre sur rien…» Moi, c’est un livre du ça va, qui est une forme de rien. »
Arthur Bernard a publié, selon les circonstances éditoriales, sous différents noms des romans, et des ouvrages historiques et sociologiques (en particulier sur Paris). Il clôt ici une ardente conversation avec lui-même et les événements de sa vie sentimentale, sa vie tout court.