Ce livre révèle un pan méconnu de la culture du premier XVIIe siècle : la part de Byzance dans l’univers mental et intellectuel des lettrés et des savants, et cela à partir d’une étude de cas, celle d’un érudit dont le portrait se dessine, par petites touches, au fil des pages et des chapitres. Il s’agit d’un homme à la personnalité aussi originale qu’attachante : Nicolas-Claude Fabri de Peiresc, qui n’eut que la culture pour épouse. Peiresc fut, en effet, tout à la fois historien, bibliophile, lettré, érudit, collectionneur, ou « amateur » déjà quasi encyclopédique, tel qu’au XVIIIe siècle on l’entendra. Bref, un homme qui veut « savoir tout sur tout », « abrégé de toutes les curiosités du monde », comme le qualifie Rubens. Et c’est aussi, et peut-être avant tout, un extraordinaire passeur de culture, qui transcende toutes les frontières y compris les frontières religieuses.
L’originalité ici a été de faire revivre ce lettré à partir d’une bibliothèque, mais non pas une bibliothèque morte, figée, à l’image de la liste – impressionnante — de 4 000 livres (sur les 5 000 qu’il possédait sans doute), dont plus d’une centaine de manuscrits, mais une bibliothèque vivante, une bibliothèque en action. Ainsi sont reconstituées, au quotidien, la vie et la pratique d’un savant dans la première moitié du XVIIe siècle.