Il est des bourgades pittoresques du New Hampshire qui échouèrent à devenir de petites villes. C’est le cas de Hobbards, dont l’existence est chroniquée de 1908 à 1998, sous la forme de dix récits et à raison d’un par décennie. Comment expliquer, malgré l’abondance de curiosités locales, les êtres singuliers qui l’ont peuplée et les drames qui s’y sont succédé, que Hobbards ait tiré sa révérence au seuil du 21ème siècle ? Un goût certain pour la falsification, l’orgueil de ses habitants, les refus polis qu’on adressa à l’Histoire lorsqu’elle chercha à s’inviter, un rapport singulier au paysage et à l’Homme, sont autant de traits qui caractérisent Hobbards, ont assis sa renommée, légitimé sa gloire et favorisé sa désintégration.
Jonathan Baranger a précédemment publié Chokolov City, Don Creux est mort, Le legs psycho-batave, tous chez Champ Vallon.