Écrivant à l’oreille comme tous les grands poètes, Robert Marteau met son entière attention à entendre venir le poème. Il ne veut en forcer « la venue », mais seulement s’ouvrir à l’aventure qu’il constitue à chaque fois. Le poème naît de son attention toujours neuve et renouvelée, ouverte et étonnée à l’univers qui se déploie au rythme de sa marche. La venue rapporte en sonnets la création, l’amenant à rendre le monde invisible et sacré à notre vue. Le poète écoute comment danse le poème, comment y dansent les pieds de la muse, ainsi œuvre-t-il à en saisir le passage. Dans ces sonnets sans rimes, c’est ce passage de la muse qui donne au vers sa mesure. C’est pourquoi les poèmes sont publiés tels qu’ils ont été écrits dans les carnets où, tout au long de l’année, pendant ses marches quotidiennes, le poète écrivait.
Le journal poétique de Robert Marteau (1925 – 2011) se poursuit par La venue (années 2005-2006), huitième recueil du cycle Liturgie, entreprise sans précédent (après Liturgie, Louange, Registre, Rites et offrandes, Le temps ordinaire, Ecritures, Salve) et le deuxième recueil posthume du poète.