Sur Volkovitch.com, à propos du livre de François Dominique, Délicates sorcières :
« « Pour elle, (…) chaque livre n’était pas un objet comme un autre mais un messager dont l’office n’est accompli que s’il porte en lui, invisiblement, le geste d’offrir et de recevoir ; s’il porte en lui le visage et la voix de qui donne et de qui reçoit ».
Ces lignes sur le livre comme offrande, je les trouve dans celui d’un auteur nouveau pour moi, François Dominique. Dans Délicates sorcières (Champ Vallon), on découvre, au fil des pages, toute une série de livres plus étranges les uns que les autres — un surtout, qui ne contient que deux mots dans une langue inconnue, mais dont la traduction va s’étaler sur plus de cent pages. Le texte bref et vertigineux qui l’évoque n’est qu’une partie d’un ensemble de douze portraits de femmes, non moins étranges, très diverses, mais dont le point commun est d’apparaître et de s’éclipser, comme font les déesses. Il y a dans toute femme sans doute, me dis-je, une déesse plus ou moins cachée, et cette idée qui me surprend s’installe en moi, bien qu’elle n’ait rien à voir avec cet ouvrage mais au fond peut-être que si : on sent que ce petit livre fraîchement paru, passé inaperçu jusqu’ici, rédigé par un homme qui a beaucoup lu, qui a écrit sur Blanchot et des Forêts, est d’une richesse insoupçonnée, que ce jeu de miroirs, ce puzzle savant est irrigué d’intentions plus ou moins secrètes — même si la surface est limpide, même si le lecteur passant d’une belle histoire à l’autre est partagé entre deux désirs également délicieux : trouver les clés, ne pas les trouver. »
Michel Volkovitch