Mona Thomas Frontière au miroir
Laurent Adet Il était une fois maman, et c’était déjà trop
Franck Laurent Mer intérieure
Stephan Wackwitz Un pays invisible (Roman familial)
Sylvie Kandé Le su, le tu le dit
Christian Belin Places
ECRITURES DE LA PENSÉE
Et si l’on ne pensait que par spasmes, intermittences, brefs éclairs, essentielle discontinuité ? C’est le philosophe Walter Benjamin qui, dans les Origines du drame baroque allemand, indique ce qu’est pour lui penser, une forme de tâtonnement et de danse cent fois brisée et reprise autour de l’objet :
« Inlassablement, la pensée prend de nouveaux départs et revient laborieusement sur la chose même. Cette façon de sans cesse reprendre haleine est la forme d’existence la plus proche de la contemplation. Car tandis qu’en considérant un seul et même objet, elle suit les différentes strates de sens, ces recommencements lui donnent une impulsion sans cesse renouvelée et justifient les intermittences de son rythme. »
On est ici en deçà de l’activité conceptuelle, laquelle résorbe ces micromouvements, unifie singularités et dissonances dans l’architecture d’un chiffre ou d’une forme. Au plus près de ce à quoi œuvre une certaine écriture, dont toute la question est de se demander si elle est spécifiquement contemporaine. Et si Benjamin disait, dans sa langue philosophique inimitable, ce à quoi œuvrent, sur un mode à chaque fois singulier, ceux qui tentent de capter ce point labile où la pensée se fait chair – chair d’encre ? – , ceux qui déploient un espace méditatif, peuplé de figures pensives ? ou encore ceux qui tentent de capter ce point ténu où quelque chose advient : mouvement de la main qui trace, dérive, saut, tressaillement – et bien sûr le mouvement se dérobe au sismographe, mais une empreinte reste, et c’est parfois comme un accroc de pensée dans le langage, ou un accroc de langue dans le langage lui-même.(Textes réunis par Gisèle Berkman et Jean-Louis Giovannoni)
Bernard Noël Écrire = Penser
Gisèle Berkman «Je dirai ce que j’ai pensé
tout comme il m’est venu»
Michel Deguy Sortir du silence
Bruno Clément La voix nue du visage
Yves Tiburce L’hésitation méthodique
– ou le doute repoussé
Jean-Patrice Courtois «Baselitz, Artaud, Malevitch
et la tendresse»
Christophe Bident Pousser les gestes par la pensée
Jean-Louis Giovannoni Le pied de la lettre
Jean-Luc Parant L’éloignement des yeux
Pierre-Antoine Villemaine Sonorité de la pensée
Caroline Sagot-Duvauroux Penser
Gilles Quinsat D’une terre soupirante
ENTRETIEN
Annie Perrier Entretien avec Nicolas Tabuteau
NOTES DE LECTURE