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ALBERT CASSAGNE La théorie de l’art pour l’art

Chez les derniers romantiques et les premiers réalistes
Préface de Daniel Oster

La conception d’une littérature engagée n’est pas propre au XXe siècle: elle remonte déjà aux prophètes du XIXe siècle (Lamartine, Hugo, Zola…). À quoi s’opposèrent, surtout dans la deuxième moitié du siècle, un certain nombre d’écrivains qui se replièrent sur des valeurs plus esthétiques et formelles. Ce mouvement de dépolitisation de la littérature et ce repliement sur l’Art comme « finalité sans fin », ce refus de la subordination de la littérature à l’action ou à la morale, ce refus de l’utilitarisme dans l’art, cette revendication d’un art autonome et indépendant sont connus sous le nom de l’art pour l’art.C’est Flaubert, mais ce sont aussi Gautier, les Goncourt, Leconte de Lisle, parfois Baudelaire, et quelques autres. Il fallait en reconnaître les origines, en retracer les développements, en rassembler le corpus, en connaître les héros, en expliciter les thèses et l’idéologie, et peut-être en souligner les contradictions. C’est à la réalisation de ce projet tout neuf que s’est attelé au début du XXe siècle un jeune normalien. Quatre-vingt-dix ans plus tard, cet ouvrage magistral n’a pas pris une ride.C’est un modèle d’histoire des idées littéraires, une somme de savoir, de citations et d’analyses, qui constitue comme une archéologie de nos idées modernes sur la littérature.

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Préface
par Daniel Oster
La théorie de l’art pour l’art en france
chez les derniers romantiques et les premiers réalistes
Albert Cassagne
Avant-propos

Première partie
histoire de la théorie de l’art pour l’art

I. — Le Romantisme et la société de 1830.
La bourgeoisie conservatrice et les partis révolutionnaires. — L’esprit de paix et l’esprit de guerre. — Caractère discordant de la littérature romantique.

II. — L’adaptation du romantisme.

1° Influence des mœurs et de l’esprit bourgeois
Antagonisme du bourgeois et de l’artiste. — Influence exercée par la société bourgeoise sur la Presse. — Sur la littérature; la littérature industrielle. — L’adaptation de l’artiste; la Bohème. — L’esprit bourgeois en littérature.

2° Influence des partis révolutionnaires
La critique et la philosophie bourgeoises, favorables à l’art pour l’art, nient le rôle social de l’art. — Au contraire les partis d’opposition (saint-simoniens, démocrates, républicains, socialistes, catholiques libéraux) appellent les artistes à l’action sociale. — Fidélité de certains artistes au principe romantique de l’art pour l’art. — Evolution des principaux chefs du romantisme.

iii. — La deuxiÈme génération romantique.
Son romantisme. — Influence du parti de l’art social et de la Révolution de 1848
IV. — L’art pour l’art.
Modifications apportées par le régime impérial à la situation des artistes et de la littérature. — L’art social et moral et ses différents représentants. — L’art pour l’art et ses représentants. — La filiation romantique. — La légende de 1830 et l’idéalisation de la Bohème. — Principaux caractères du néo-romantisme. — L‘«école» (?) et ses centres jusqu’à la guerre de 1870.

Deuxième partie
La théorie de l’art pour l’art

I. — Le sentiment aristocratique.
Hostilité des artistes à l’égard du bourgeois. Peintures qu’ils en font. Reproches qu’ils lui adressent. — Mépris du public bourgeois, de la critique, de la presse. — L’orgueil. — L’esprit aristocratique chez Renan, Flaubert, Baudelaire, Barbey d’Aurevilly, etc. — L’art pour l’art et le théâtre. — Opinions politiques.

II. — L’art pour l’art et la vie.
La vie de l’artiste. Intensité de l’émotion esthétique chez l’artiste. La recherche et la jouissance du beau. Le caractère de la beauté. — L’artiste et la vie contemporaine. Il évitera l’actualité, renoncera à la richesse, au succès, à l’amour, à toutes les formes de l’action.

III. — L’art pour l’art et la morale.
L’art et l’utile; l’artiste et l’homme d’action. — L’art et l’action morale; l’immoralisme romantique et l’amoralisme néo-romantique. — Que l’art peut et doit être indépendant de la morale. — Que l’art vrai n’est jamais immoral. — Qu’il a même en lui une moralité sui generis supérieure à la morale vulgaire.

IV. — L’art pour l’art et la science.
La «représentation», but unique de l’art. — Rapprochement entre l’art pour l’art et la science. — Influence de la science (documentation et observation). — L’art impersonnel à l’image de la science.

V. — La manifestation de l’artiste.
La personnalité de l’artiste; l’originalité qualité essentielle de l’art. — L’outrance; le contraste entre l’œuvre et l’auteur. — L’étrange. — l’artificiel.

VI. — Le pessimisme de l’art pour l’art.
Modifications apportées au pessimisme romantique par le réalisme; — par un changement dans la condition des artistes; — par l’influence des idées scientifiques et philosophiques; — par un régime de production préjudiciable à la santé morale et physique. — Mysticisme esthétique.

VII. — L’art pour l’art et les arts plastiques.
La littérature romantique inspire les arts plastiques. — Inversement les arts plastiques inspirent les néo-romantiques et fournissent les éléments d’une représentation artiste de la nature.

VIII. — L’exotisme de l’art pour l’art.
L’exotisme de l’espace; l’Orient ou l’Extrême-Orient modernes. — L’exotisme du temps; l’antiquité, et spécialement l’antiquité gréco-latine. — Sincérité et profondeur du sentiment de l’exotisme dans l’art pour l’art.

IX. —La production de l’œuvre.
L’inspiration romantique et ses caractères. — L’inspiration et l’art pour l’art; la composition méthodique et rationnelle. — La genèse de l’œuvre: concentration, méditation, dédoublement. — L’exécution; les divers procédés d’expression. — La question des rapports de la forme et de l’idée

Conclusion

Bibliographie
Index

Théorie de l'art pour l'art (La) – Albert Cassagne 1997