Grâce à un impressionnant travail de dépouillement systématique de 1100 inventaires avant décès, de nombreux contrats et de multiples paiements de tableaux, Gérard Labrot étudie les relations complexes entre la peinture et la société napolitaine. Il analyse les marchés anciens, napolitains en particulier, dont on peut reconstituer les mécanismes financiers et admirer la vigueur dans la conquête d’une clientèle toujours plus variée. Les acteurs, commanditaires, collectionneurs et peintres, sont mis en scène dans les divers secteurs du marché de l’art: le neuf, l’occasion, le religieux, le profane, les pièces de haute qualité et les croûtes. Deux questions fondamentales sont posées : quelles sont les fonctions évolutives remplies par la peinture sous l’Ancien Régime ? et quelle place, matérielle et économique, est la sienne dans la gamme fort étendue des dépenses somptuaires de la grande capitale européenne qu’est Naples ?