Prolongeant la perspective inaugurée dans Habiter en poète, ces nouveaux essais analysent les évolutions les plus récentes de la poésie à la lumière de l’idée de « poèthique ». Replaçant dans la longue durée la question moderne de la poésie, ils tentent de discerner, dans le fouillis du contemporain, l’esquisse d’un chemin où elle demeurerait, après la critique de ses illusions, l’aiguillon d’une recherche de « l’exacte vitesse de vivre ».
Reprenant librement les catégories du « naïf » et du « sentimental » mises en avant par Schiller, méditant l’exemple de Leopardi, l’ouvrage essaie de penser comment la poésie pourrait nous aider à « faire le positif » ; comment, intempestive, elle pourrait irriguer le désert du nihilisme que l’époque voudrait nous imposer comme seul partage ; comment, par sa pensée critique inventant des allées imprévues dans la langue, elle pourrait être un des lieux essentiels où dessiner une habitation du monde soustraite, autant que faire se peut, aux logiques impériales de la marchandise, de l’image et de la performance.
À la lumière de ces questions et de quelques autres (dont celle du lyrisme), sont abordées plus spécialement les oeuvres, majeures, de Pierre Michon, Jude Stéfan, James Sacré et Dominique Fourcade.
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I
Poésie, poéthique 9
Du fait poétique aujourd’hui 11
Habiter en poète (reprise) 25
II
Critique de la raison poétique 49
De la pluralité des poésies pensantes 54
«Légère machine d’existence…» 72
De l’athéisme poétique aujourd’hui 91
III
La poésie de nouveau 107
De la démocratie en PoéZie (Contexte) 112
Le compas très ouvert d’aujourd’hui (Structure) 130
«Naïve» de nouveau (Question) 159
IV
Quatre qui comptent
(+ Leopardi à sa fenÊtre) 177
De la critique de poésie 179
Pierre Michon poète 190
Mal’aria: Jude Stéfan lyrique «malédictin» 201
James Sacré lyrique «grammairien» 217
Le bruit de planeur que fait 237
Dominique Fourcade en écrivant
Leopardi à sa fenêtre 257
index des noms 263