La montagne fut longtemps perçue comme un univers inquiétant et retardé. Pourtant, elle connut une fréquentation sans précédent à partir de la fin du XVe siècle, favorisée par le magnétisme exercé par l’Italie et la conquête du nouveau monde. Dans les Alpes ou les Andes ils firent entrer des armées fantastiques promises à des conquêtes que l’on rêvait à la hauteur de celles d’Alexandre et d’Hannibal. Cette expérience participa de l’élan qui caractérise la Renaissance et cette pénétration dans l’univers de la montagne, par ascension, franchissement, contemplation et glissade, fut aussi l’apprentissage, par l’œil et par l’esprit, d’une troisième dimension, celle de la verticalité, qui façonna les imaginaires, les pratiques et les cultures politiques de l’Europe moderne.