Cet essai interprète ce qu’il est convenu d’appeler « la crise » sous un angle psychologique et moral. Dans son sens courant, la démoralisation renvoie à une perte de conviction et d’énergie. On peut également la comprendre comme une perte morale.
L’idée centrale de l’ouvrage est qu’il existe un lien entre l’affaiblissement et la disparition de « la morale » (la prolifération des éthiques de substitution en est le symptôme le plus net), et la démoralisation comme perte de certitude et d’espoir. Historiquement lié à la démocratie et aux droits de l’Homme, l’individualisme aboutit à des situations sociales d’une grande cruauté. Les valeurs morales traditionnelles sont des freins et des verrous pour la technoscience mondialisée, dont l’auteur tente de montrer la foncière immoralité.
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La démoralisation
Le sommaire
PROLOGUE
La morale et le moral
PREMIERE PARTIE
Les éthiques contre la morale
Pourquoi l’éthique a-t-elle remplacé la morale ? L’éthique est une morale en temps de détresse. L’opportun opportunisme de l’éthique. L’éthique minimaliste comme vérité de l’éthique. Sa cruauté convient à une société de plus en plus cruelle.
DEUXIEME PARTIE
Les cruautés de l’individualisme libertaire
Première section : La foncière immoralité du capitalisme
L’égoïsme comme base et comme moteur. Capitalisme et criminalité. La comédie de la gratuité. Le rendement du négatif. Le nihilisme. L’innocence du mal. La corruption du citoyen. La dénaturation du plaisir. Les images du dérèglement.
Deuxième section : Les pathologies de l’individualisme66
Égoïsme, égocentrisme et narcissisme. Questions de confiance. Politesse et incivilité. Le narcissisme générique. Le néocynisme. Le consumérisme. Addiction et haine de soi. L’euthanasie. L’extinctionnisme. La structure schizoïde du néocynique. Le projet de l’homme augmenté.
TROISIEME PARTIE
Où sont passés les vices et les perversions ?
Première section : Ce que sont devenus les péchés capitaux
Ce qu’est un péché capital. La disparition de la notion de perversion. L’avarice. La colère. L’envie. La gourmandise. La luxure. L’orgueil. La paresse.
Deuxième section : L’innocence de l’image
Le sens de la « civilisation de l’image ». Le mal au cinéma. Le message selon lequel l’homme est devenu obsolète. La télévision désublimante. La pataphysique de la télévision. Devenir du scandale. Devenir du tabou. Les jeux vidéos visent bas. Le rap aussi. Aristote l’a emporté sur Platon. La violence du pornographique. L’obscénité de la téléréalité. Les jeux vidéo ou la guerre permanente. L’invisibilité du réel.
Troisième section : Les phobies sélectives190
La prolifération des phobies institutionnalisées. Les vraies phobies sont celles dont on ne parle jamais. La pédophobie. La gérontophobie.
QUATRIEME PARTIE
Le néofatalisme
Première section : Le régime des petites lâchetés ordinaires
La feinte de la non-reconnaissance. Extension du domaine de la fraude et du mensonge. Surtout ne pas juger ! Les avantages objectifs de la lâcheté. L’indifférence au pire. Le caractère néfaste des non-interventions.
Deuxième section: L’Histoire ne juge plus
Ce qu’était le Destin. Le fatalisme ancien. Le complexe d’Ulysse. Triomphe de la volonté et néofatalisme. Résignation et renoncement. Notre temps crée des irréversibilités. La prétendue amoralité des technosciences. Le néofatalisme politique et social. La comédie de la volonté. La fin de la philosophie de l’Histoire.
EPILOGUE